
Transition de Vénus 2004
Malgré un ciel encore bouché, je me prépare...
Il est 4h du matin. Nous sommes perchés sur un viaduc enjambant une voie ferrée, dans le secteur Est de l’île de Laval. J’ai choisi ce site, suggéré par mon copain Gaétan (à l’arrière-plan sur la photo), quelques jours auparavant pour son horizon dégagé vers l’Est. J’oriente le télescope au moyen d’une boussole et d’un niveau, nuages obligent. Je vise ensuite l’endroit où le soleil se lèvera, tel que prévu par le logiciel Voyager. Je charge le film Fuji Velvia dans la Minolta et je révise mon plan de match, imprimé à l’avance et tenu à proximité par mon lutrin. Et puis j’attends! Le soleil se lève masqué par les nuages... Par bonheur ceux-ci se dissipent à temps pour permettre quelques clichés sans filtre, à la lumière naturelle, avant que le soleil ne devienne trop brillant.

Transition de Vénus 2004: Le Cliché
Une photo du soleil, sans filtre.
On a qu’à se remémorer tous ces beaux clichés de couchers de soleil, qu’on retrouve sur les calendriers et les photos touristiques, pour comprendre que l’atmosphère peut nous servir de filtre et protéger nos yeux et nos caméras. Il s’agit simplement de choisir le moment près des couchers ou des levers de l’astre où les rayons doivent parcourir obliquement un plus long chemin au travers de notre atmosphère. Sur la photo ci-haut les derniers nuages dévoilent enfin Vénus, en silhouette devant le soleil. Déjà trop élevé pour révéler le décor terrestre, ce dernier est encore assez bas pour conserver sa forme ovale et une luminance abordable pour ma caméra.

Expédition photos: Préparatifs
La photographie astronomique exige beaucoup de matériel.
Sur la photo ci-haut j’ai disposé le matériel que je prévoyais apporter en expédition photo de deux jours à la campagne. Mais le coffre de mon auto ayant des limites, j’ai dû laisser la génératrice et une table. Je me suis quand même débrouillé avec l’aide des copains. Je cultivais ici polyvalence et redondance. Pendant la journée je pouvais aligner la monture sur le pôle céleste, observer le soleil et ses taches, et préparer l’équipement pour la photo et/ou l’observation. Plusieurs oculaires, sources de courant, documentations, lectures en cas de mauvais temps, etc, furent prévus pour palier à toute éventualité. C’était mon premier camp «astro» et je ne voulais rien rater! La chance m’a souri et j’ai rapporté plusieurs photos et de bons souvenirs.

Ma première photo d’une galaxie: la galaxie du Tourbillon
La photo d’une image sur l’écran télé...
Mon télescope étant de petit diamètre, j’ai décidé d’utiliser une caméra vidéo pour augmenter la brillance de ces objets faiblement lumineux, comme les galaxies et les nébuleuses. Et pour conserver ces images j’ai choisi de simplement photographier l’écran du moniteur vidéo (lorsque ça valait la peine!) avec une petite caméra numérique Canon PowerShot. Voici donc ma première photo de M51, la galaxie du Tourbillon. Il s’agit d’une demi douzaine (environ) de poses de 3 minutes chacune, superposées et traitées ensuite au moyen d’un logiciel par mon copain Gilbert. Il a amélioré le contraste et la brillance, et éliminé la teinte bleutée de toutes mes poses. On peut encore voir les lignes horizontales du «scan» vidéo. Il est donc possible de produire plusieurs photos en peu de temps, ce que j’ai fait, mais d’une qualité bien relative je l’avoue...

Galaxie m82
Nouvelle tentative de photo rapide...
Cette fois-ci avec une caméra DSLR Canon 60Da montée sur un télescope Ritchey Chretien de 8 po. L’alignement polaire a été fait pendant le jour, aucun guidage n’a été utilisé et le foyer a été ajusté à l’œil. J’ai fait deux séries d’environ dix expositions, de 2 minutes chacunes, effectuées au moyen d’un intervalomêtre Canon. Trois ou quatre expositions individuelles ont suivi, pour compenser le «bougé» de la majorité des expositions pilotées par l’intervalomêtre. Une demi douzaine d’expositions (environ) furent sélectionnées par Gilbert (mon éditeur-informaticien copain...) pour leur netteté. Il les a empilées, traitées et généralement aseptisées pour finalement produire quelque chose d’assez ressemblant, un résultat qui m’a surpris vu la désinvolture du photographe!

Amas globulaire M13
Le célèbre amas capté par une DSLR...
Une dizaine de poses de deux minutes chacune auront suffi pour produire ce résultat! Bien entendu, le traitement informatique fait des miracles sur une cible aussi brillante: Gilbert s’est surpassé ici. Le traitement du contraste est tout-à-fait réussi; on a l’impression d’une image en trois dimensions! Encore ici la mise au foyer fut négligée et le télescope de 8 po n’a bénéficié d’aucun guidage. Il sera donc assez facile d’améliorer la netteté.